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Scénarios de sortie de crise pour le tourisme. Synthèse de l’étude Horwath HTL pour Bpifrance

Pour éclairer les choix à opérer pour soutenir les entreprises du tourisme, Bpifrance a demandé à Horwath HTL de réaliser une étude sur les perspectives de sortie de crise pour les secteurs du tourisme appartenant à son champ d’investissement. Cette étude a été réalisée entre le 30 mars et le 23 avril 2020 et prend en compte les dernières mesures annoncées par le Premier Ministre le 28 avril 2020.


Comportement Post-Confinement


  • Lorsqu’ils pourront à nouveau se déplacer, les Français auront une priorité forte retrouver leur famille et amis surtout s’ils habitent à proximité ce sera aussi l’occasion de profiter d’une résidence secondaire L’hébergement non marchand qui représente habituellement 2/3 des voyages personnels des Français en Métropole, sera ainsi le premier à rebondir.

  • Pour l’été, les Français privilégieront les destinations connues et rassurantes et resteront donc essentiellement en France (sachant que 87% des séjours personnels des Français en été sont habituellement effectués en France), avec en plus un report sur la France de la plupart des 5,5 millions de séjours estivaux qui auraient été effectués à l’étranger dans d’autres circonstances.

  • Une forte demande pour le littoral français devrait émerger Ce dernier sera soumis aux arrêtés municipaux ayant pour but de réduire au maximum les risques sanitaires. La probable réduction de l’offre de transports collectifs devrait avoir un impact relativement limité sur la mobilité des Français puisque la voiture personnelle reste le 1er mode de transport pour leurs vacances 80% des voyages).

  • Les réservations se feront au dernier moment compte tenu de l’incertitude sur la possibilité de voyager et de la crainte de ne pas être remboursé en cas d’annulation l’offre devrait donc être toujours disponible cet été.

  • Que les conditions de circulation soient rétablies ou non, l’inertie sera encore effective sur toute l’année 2020 et les voyages qui nécessitent d’être programmés plusieurs mois à l’avance n’auront pas pu l’être, ce qui, encore une fois, favorisera les voyages en France voire en moyen courrier et réduira les perspectives pour le long courrier.


L’hébergement : de fortes disparités selon les typologies et les gammes


  • Les hébergements touristiques marchands auront perdu sur l’ensemble de l’année 2020 environ 150 millions de nuitées (-30%) correspondant à une baisse de 36% de chiffre d’affaires.

  • Dans l’hôtellerie nous prévoyons une baisse d’environ -40% de nuitées avec -30% pour la clientèle française et -60% pour la clientèle étrangère, et un maintien du prix moyen.

  • On doit ainsi s’attendre à une baisse de l’activité de -40% du RevPAR en 2020 avec un rebond en 3 ans 2023 année préolympique), par une amélioration du taux d’occupation en 2021 2022 puis du revenu par chambre en 2023.

  • On peut s’attendre à une meilleure résilience dans les catégories 2 et 3 qui s’adressent davantage à marché domestique robuste, tant affaires que loisirs, que dans les catégories 4 et 5 plus dépendantes des marchés internationaux, long courrier notamment

  • L’hôtellerie peut espérer entamer son rebond à l’automne 2020 avec la reprise partielle des déplacements professionnels.

  • Pour les hébergements familiaux la baisse d’activité devrait être de l’ordre de -25% avec une perte de -19% pour la clientèle française et -47% pour la clientèle internationale. Leur saison sera écourtée malgré un mois d’août probablement satisfaisant du fait du report de séjours vers la France, au profit surtout des locations de vacances Ces établissements devraient retrouver leur niveau de fréquentation dès la saison 2021.

Enjeux du secteur


  • A court terme, pour stimuler les réservations de séjours dès l’été 2020 les établissements auront intérêt à permettre la flexibilité des annulations et acomptes ou à défaut baisser drastiquement les prix.

  • Les incertitudes d’exploitation sur 2020 sont fortes, en particulier concernant les mesures barrières et sanitaires à appliquer

  • La politique sanitaire devra être renforcée, et se posera la question de l’internalisation de la sous traitance (entretien)

  • Une fragilisation majeure des hôteliers indépendants est à envisager ainsi qu’une possible concentration du marché

  • La crise révèle l’emprise des OTA dans la chaîne de valeur hôtel-OTA-client, avec la perte de lien avec le client pour l’hôtel

  • On assistera à une dégradation des valeurs des actifs au moins temporairement (tant murs que fonds de commerce), à une raréfaction des fonds propres (donc plus de sélectivité dans les projets), et à une hausse du coût des capitaux propres.


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