Quelques semaines à peine après que de nombreux pays ont ouvert leurs frontières aux voyageurs à l'intérieur du continent, certains les ferment à nouveau, souvent dans des délais si courts que les gens doivent faire des pieds et des mains pour rentrer chez eux avant que les ordres de quarantaine ne soient mis en place.
Cette confusion, souvent associée à l'acrimonie et aux menaces de représailles de la part de pays qui se sentent injustement ajoutés aux "listes rouges" des destinations dangereuses de la convention Covid-19, risque de saper les efforts déployés pour sauver l'économie touristique estivale vitale de l'Europe, bien avant que les mois chauds et ensoleillés ne se transforment en hiver.
La dernière victime est la Croatie, qui a été retirée jeudi dernier de la liste des destinations sûres du Royaume-Uni, ce qui signifie que toute personne arrivant au Royaume-Uni en provenance de ce pays sera soumise à une quarantaine obligatoire de 14 jours à partir de samedi à 04H00 GMT.
Cette mesure, qui répond à la résurgence des cas de Covid-19 qui touchent désormais de nombreux pays européens, empêchera potentiellement des dizaines de milliers de touristes britanniques de profiter des eaux bleues étincelantes et des jolies îles de la côte dalmate, et privera la Croatie de ce qui est généralement sa sixième source de visiteurs.
En début de semaine dernière, la Croatie a été mise sur la liste rouge par la Slovénie, sa deuxième nationalité touristique, et l'Autriche.
La Belgique ajoute également Malte à sa liste de pays à haut risque, aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Lituanie, de la Bulgarie et du Royaume-Uni. La Norvège a ajouté un certain nombre de destinations, dont la Grèce, l'Irlande et l'Autriche.
La France a été ajoutée la semaine dernière à la liste des pays dangereux du Royaume-Uni, ce qui a suscité des cris de protestation de la part des légions de vacanciers britanniques qui considèrent le séjour chez leurs voisins comme un rite d'été annuel, mais aussi des autorités françaises qui ont menacé de prendre des mesures de quarantaine réciproques à l'arrivée des touristes britanniques.
En conséquence, de nombreux vacanciers voyageant entre les frontières intérieures de l'Europe, autrefois très ouvertes, doivent maintenant décider s'ils doivent reporter, annuler ou poursuivre leur voyage et se résigner à deux semaines d'auto-isolement à leur retour.
Pendant ce temps, les destinations portées par un regain de touristes se retrouvent à nouveau à la case départ.
On est loin de l'excitation qu'a provoquée la nouvelle que l'Union européenne a ouvert ses portes en juillet.
CNN Travel 21 Août 2020
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