Le recul du PIB devrait être de l’ordre de 7,6% en 2020. Le rebond de l’activité en 2021 (+8,2%), en dépit de son apparente symétrie avec le dévissage de l’année précédente, recouvre en fait une récupération incomplète de l’économie.
Le scénario de rattrapage rapide de l’activité perdue bute en fait sur trois principaux écueils : le caractère non récupérable des pertes de production dans de nombreux services ; le butoir des capacités dans l’industrie, qui ne seront pas étendues pour un phénomène transitoire ; le ralentissement marqué de l’emploi et du revenu des ménages qui crée un effet de traîne sur le potentiel de rebond.
L’économie retrouve néanmoins son niveau de fin 2019 au quatrième trimestre 2021. Ce délai de plusieurs trimestres marque une altération de la croissance potentielle. L’arrière-plan d’instabilité financière et la trace longue que pourrait laisser le dévissage de l’activité sur la qualité des bilans des entreprises, de l’État et des banques, éloignent la perspective d’une récupération rapide en forme de V.
À court terme, la prise en charge des frais de personnel par l’État via le chômage partiel, les aides aux TPE, l’ajournement de certains frais et l’ouverture des vannes des crédits de trésorerie (garantis par la BPI) préservent les capacités. L’action gouvernementale évite le pire. Mais cet ajournement des dépenses et l’accroissement des dettes reportent sur les trimestres suivants les problèmes aigus de trésorerie. Les risques de redressement judiciaire et de dépôts de bilan sont particulièrement importants, parmi les PME de service notamment, en dépit des mesures de soutien public.
Le choc d’activité sera massif dans certains secteurs de services : les secteurs des transports, de l’hôtellerie-restauration, des services aux ménages (récréatifs, loisir, soins, etc.) et du commerce spécialisé. À cela s’ajoutent les industries (automobile, équipements, matériaux) les plus exposées au dévissage du commerce mondial et à la fermeture des distributeurs spécialisés. On peut estimer que le tiers de l’économie est en situation sinistrée, avec des effets dépressifs puissants sur 50% du PIB.
Outre les secteurs non marchands ou administrés, liés à la santé, l’action sociale, l’éducation, seules quelques activités marchandes devraient résister au tsunami : la filière agricole et alimentaire (hors restauration), les télécommunications, les services informatiques, la pharmacie et le secteur financier notamment.
Certains secteurs, même s’ils amortissent le choc à court terme, sont particulièrement exposés à des risques dépressifs durables, du fait des changements de comportement de consommateurs et des efforts de restauration des marges et des trésoreries des entreprises : l’aéronautique, les médias (confrontés au repli des recettes publicitaires) ou certains secteurs BtoB qui serviront de variable d’ajustement.
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